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Les Savanturiers du cerveau – mentor 2015-2016

 en partenariat avec 

Les Savanturiers du cerveau

Parrainez des cogniticiens en herbe !

**L’Appel aux chercheurs est clos pour 2015-2016**

 

Vous souhaitez partager votre passion pour les sciences cognitives tout en participant à l’éducation des enfants ? Les sciences cognitives à l’école, c’est possible, mais seulement avec votre aide.

 

Cette année 2015-2016, des élèves de toute la France vont devenir des “Savanturiers du cerveau” et tenter de résoudre une question sur les sciences cognitives en menant leur propre expérience. C’est l’apprentissage par la recherche.

Mais ces chercheurs en herbe ont besoin d’un modèle.

Nous vous proposons de parrainer une classe sur son projet scientifique, via des interactions par mail, vidéoconférence, réseaux sociaux ou par le biais d’une visite, pour un total de quelques heures d’investissement.

L’équipe pédagogique des Savanturiers, le réseau scientifique et vous, serez là pour orienter et aider la classe et l’enseignant à mener à bien leur aventure.

 


Après une formation au CRI (centre de recherche interdisciplinaire), les enseignants devront avec leurs élèves :

  • à Construire une question scientifique provenant des interrogations des élèves
  • à Établir l’état de l’art sur cette question
  • à Proposer un protocole et réaliser la recherche
  • à Conclure, et restituer (voir formuler un nouveau questionnement)

Détails des projets de l’an dernier : https://aventuriersducerveau.wordpress.com/

La restitution donnera lieu à des publications lors d’un colloque des élèves chercheurs.

A mi parcours, un bilan-formation sera réalisé pour échanger entre l’équipe des savanturiers, les enseignants et les chercheurs : rendez vous le 29 mai.

 

 

Détails de l’édition du congrès de l’an dernier à la cité des sciences et de l’industrie, Paris.

Vous êtes ingénieur, étudiant ou chercheur et vous pouvez parler de mémoire, d’attention, d’émotion, de robotique, de perception, d’apprentissage, d’éthologie ou encore d’anthropologie.

Pour devenir parrain, c’est par ici (clos pour 2015-2016):

savanturiers.org savanturiers@cri-paris.org

Lauréats de La France S’engage et des Investissements d’Avenir

Les Savanturiers – Ecole de la Recherche est un dispositif pédagogique développé par le Centre de Recherches Interdisciplinaires qui œuvre pour la mise en place de l’éducation par la recherche des tapis de jeu de la maternelle jusqu’aux laboratoires de pointe. Notre ambition est de doter tous les élèves et futurs citoyens de cet esprit réflexif, acharné, engagé et entrepreneur qui caractérise le chercheur.

La recherche scientifique est faite d’engagements dans des projets collaboratifs, de questionnement, de créativité, de rigueur, d’ouverture à l’international, de capitalisation des savoirs partagés, de volonté d’explorer l’inconnu et d’innover au service du bien commun. Elle est paradigmatique des qualités du citoyen engagé du XXIe siècle, car la capacité à identifier des problématiques et à poser des questions pertinentes inédites caractérise tous les innovateurs engagés, quel que soit leur domaine d’activité

 

 

 

Fête de la Science 2015 – Bretigny

Pour la première fois, Cogni’Junior a pu particper à la fête de la science de la ville de Bretigny-sur-Orge organisé par le médiathèque municipale. C’est un complexe spacieux qui acceuille les écoles et centre du val d’orge.

Leur fête de la science avait pour thématique “le cerveau”, quelle meilleure occasion de nous contacter !

Le 14 octobre, à 16h, nous avons pu présenter le conte de Mimi la microglie, notre classique, a un groupe de jeune novice neuroscientifiques. Le courant est passé entre nous et surtout entre les neurones peluches de leur réseaux de neurones géants.

Nous espérons que parents et enfants ont apprécié ce moment de conte, détente et spectacle interactifs et nous remercions les organisateurs de la fête de la science de leur acceuil chaleureux et amicale. C’était un vrai plaisir de notre côté.

> Détails

Semaine du cerveau 2015 – Lille

L’équipe de Cogni’Junior a eu le plaisir d’intervenir à la semaine du cerveau 2015 de Lille, suite à une proposition du Pôle de Recherche “Démences des Maladies Neurologiques et Mentales” (DN2M). Le thème portait sur les maladies neurodégénératives.

A cette occasion, deux événements particuliers ont été organisés par Cogni’Junior :

–          Un atelier avec deux classes de collégiens, des 6e et 3e, venus découvrir le cerveau, ses différentes régions ainsi que les cellules le composant mais aussi les fonctions de ces zones et types cellulaires distincts. Les deux classes ont participé à deux activités, à tour de rôle. D’un côté, l’histoire de Mimi la microglie leur a été présentée, accompagnée d’épisodes spécialement conçus sur le thème des maladies neurodégénératives (Parkinson, Sclérose en Plaque) et de l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) qui touche également le système nerveux central. De l’autre, les fonctions du cerveau ont été abordées, grâce à deux activités menées autour du puzzle du cerveau. Ainsi, le jeu du Time’s up a été repris et adapté tel que les enfants fassent deviner, en équipe, les mots représentant les différentes fonctions cérébrales, respectant certaines contraintes (en mimant, n’utilisant qu’un seul mot…). Les fonctions étaient ensuite expliquées. Une seconde activité consistait à deviner, en groupe, la signification de noms de pathologies telles que « ataxie optique », « aphasie de Broca », tout en essayant de trouver quelle(s) région(s) cérébrale(s) étai(en)t atteinte(s). Vous trouverez une explication complète de ces activités sur cette page.

 

  

 

–          Une conférence, présentant aux adultes comme aux enfants la naissance de notre projet, les buts guidant nos activités ainsi que nos principaux supports pédagogiques. Petits et grands ont ainsi pu réfléchir sur certains neuromythes (ou fausses conceptions du cerveau), tout en suivant les tribulations de Mimi la microglie et en se familiarisant avec l’origine des maladies neurodégénératives. Vous trouverez ici des bandes dessinées créées spécialement pour expliquer la maladie d’Alzheimer et l’Accident Vasculaire Cérébral (ou AVC).

Les membres de l’équipe dépêchés sur place ont également eu le plaisir d’assister aux autres conférences organisées dans le cadre de cette semaine du cerveau, sources de découvertes et d’inspiration !

Point scientifique – Conte 2 Mimi et le mouvement volontaire

Aujourd’hui vous avez la chance de découvrir le nouveau conte de Cogni’Junior :

Mimi et le mouvement volontaire

Nous revenons maintenant une revue de littérature numérique sur les notions scientifiques abordées dans le conte:

 

  • le cerveau à tous les niveaux :
    Ce site web est une mine d’or. Nous vous proposons le lien spécifique au mouvement, mais le site est à explorer en général.
    Vous pouvez retrouver les étapes du conte de Mimi et le mouvement volontaire avec les différentes régions impliquées dans le mouvement. C’est un parfait parrallèle avec le conte, si vous voulez une vue d’ensemble résumé.

  • un cours sur les noyaux gris centraux, un autre parlant du mouvement volontaire, un autre sur la voie motrice (au cas où quelque chose vous échappe encore)
    Si les sciences cognitives vous intéresse et que vous cherchez des mooc ou des cours pour approfondir vos connaissances, pensez à aller voir les sites comme “slideshare”. Beaucoup de chercheurs donnent des cours et certains partagent leurs slides/présentations en libre accès. Alors à vous d’explorer la toile ou les sites personnels des chercheurs qui mettent les liens vers leur slide dans la section “cours”, à côté de leur publication. Si vous vous intéressez à ce que le chercheur étudie et que les articles scientifiques sont un peu trop compliqués, trop long, trop spécifiques pour vous, souvent leurs présentations sont une bonne base pour en savoir plus et avoir une présentation globale de leur sujet de recherche. Et puis … il y a plus d’image !
  • lecture plus avancée : un article scientifique sur les cellules gliales et leurs disfonctions dans le système nerveux périphérique et un autre sur les mécanismes de protection de la moelle épinière
    Il existe une grande littérature sur la voie motrice, que ce soit pour le mouvement, la représentation du mouvement ou les maladies liées aux différentes structures impliquées dans le mouvement. Si lire des articles scientifiques ne vous fait pas peur, vous pouvez chercher dans google scholar ou pubmed des articles en lien avec ce qui vous intéresse. Commencez par les “métaanalyses” ou “revue de litérature” (métaanalysis / review) qui vous apporteront plus d’informations globales et digérées que les articles spécifiques. Et si vous n’avez pas d’accès aux articles via une institution, avant de payer un article très cher et sans savoir si le contenu est exactement ce que vous voulez ou non, contactez le premier auteur (ou un des auteurs) de la liste. Vous trouverez son contact sur son site ou même sur l’article. Si vous lui demandez gentilment, il pourra vous envoyer l’article (peut être pas la jolie version du journal, mais le contenu sera le même)
  • si vous voulez en savoir plus sur Parkinson (pensez à aller voir notre BD également)
    Nous avons volontairement limité les explications sur les maladies liées à la voie motrice mais il y a un certain nombre, si cela vous intéresse, allez voir nos BD et si vous cherchez de la vulgarisation sur une maladie spécifique, vous pouvez nous contacter … nous verrons ce que nous pouvons faire

Un Joyeux Noël 2015 dopaminergique

Pour ces fêtes de fin d’année 2015, Cogni’Junior prépare quelques surprises et en voici la première.

Nous vous offrons une BD de notre série sur les maladies neurodégénératives : Parkinson.

En ces moments de temps en famille, peut être avez vous un proche atteint de cette maladie. Comment expliquer aux enfants et aux grands enfants ? Nous vous proposons une BD qui pourra vous aider et vous amuser.

En vous souhaitant un Joyeux Noël.

L’équipe Cogni’Junior

Parkinson


Cette BD a été réalisée pour une intervention à la fête de la science 2015.
 

 

 

Télécharger la BD

Licence Creative Commons Attribution

 

Rencontrer Saint Nicolas: une histoire cérébrale

C’est la Saint Nicolas aux Pays-bas, plusieurs pays d’Europe du Nord et en Lorraine et quelques autres régions francaises samedi soir. Saint Nicolas va apporter les cadeaux aux bons enfants. Avez vous été sages cette année ? Etes vous prêts à le rencontrer, et est ce que votre cerveau l’est aussi ?

Alors que ce passe-t-il dans notre cerveau quand on rencontre Saint Nicolas dans la vrai vie ?1

D’abord, le cerveau a besoin de renverser l’image qui arrive au fond des yeux sur la retine. L’oeil est comparable a une lentille d’appareil photo, ce que nous voyons est retourné.

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L’image atterit là bas, à l’arrière du cerveau. Cette région est appelée le cortex occipital parceque c’est contre un os nommé “occiput”. En Latin, ociput veut dire “à l’arrière du crâne”. Logique, n’est ce pas ?

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Ensuite, l’information visuelle est envoyé sur les côté du cerveau, juste derrière les tempes. C’est où vous pouvez trouver le cortex temporal (facile, non ?) et où les objects sont reconnus et comparés à ce que l’on connait à propose de Saint Nicolas: Un cheval blanc, un chapeau rouge, un baton, une barbe blanche … je sais, c’est Saint Nicolas!

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Bien sur, quand vous pensez à “Saint Nicolas” vous pensez probablement aussi au fait que les enfants sages auront des cadeaux et les autres auront une punition (le fouet). Ce savoir associé est remémoré par une autre partie du cortex temporal.

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Enfin peut être, vous recevrez l’un des deux: des cadeaux ou le fouet. Les presents comme les bonbons sont une récompense pour avoir été sage. Recevoir des bonbons activera les centres de plaisir du cerveau. Les manger aussi bien sûr. Quand nous recevons une récompense, nous apprenons une association positive. Plus tard, cela nous guidera notre motivation à nous conduire de la même façon : être un enfant sage.

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Cependant, une punition impliquera d’autre régions du cerveau comme l’amygdale. L’amygdale répond à la peur. Plus problématique, cela va arrêter l’activation des centres du plaisir.

C’est pourquoi enseigner avec des récompenses est meilleur qu’avec des punitions. Cela renforcent le plaisir de l’apprentissage au lieu de l’éteindre.

En fin de compte, l’histoire de Saint Nicolas a evolué et les punitions ne sont plus vraiment au programme. Peut être notre savoir sur le fonctionnement du cerveau a joué un rôle dans cette évolution de la société. Après tout, c’est déjà le cas pour les méthodes d’enseignement.

En savoir plus: 
Brain from top to bottom

 

cet article a été publié à l’origine sur le blog : donders wonders

Et si vous faisiez de la science ?

Un nouveau concept émerge dans la façon dont nous faisons de la science : les citoyens sont impliqués dans les découvertes scientifiques. C’est une situation gagnante pour tout le monde : les citoyens peuvent répondre à leur propre question et les scientifiques peuvent collecter de nouvelles données. Etes-vous intéressé par faire de la recherche ? Les découvertes prendront toujours du temps à venir mais regardons comment vous pourriez vous impliquer et aider.

Récemment, un groupe de lycées espagnols sont venus présenter à mon laboratoire, le Donders Institute, les résultats d’une étude scientifique qu’ils mènent depuis deux ans. Ces jeunes chercheurs se posait la question de si les couleurs de leur classe affectait leur attention et leur productivité pendant les cours. Encadrés par deux chercheurs du Donders Guillaume Sescousse et Mathilde Bonnefond, ces étudiants ont mis en place une expérience et après ce que c’était de faire de la recherche. Une des plus importantes choses qu’ils ont apprises fut que les expériences ne fonctionnent pas toujours comme nous le voudrions. Pour résoudre ces problèmes, accompagnés par leurs encadrants, les lycéens ont pris du recul et ont analysé la situation pour essayer d’améliorer leur expérience. Et ils ont fait ça encore et encore tout en apprenant beaucoup.

Crowd sourcing : aider les scientifiques

Ensemble, nous sommes plus fort. Cela s’applique aussi en science, votre aide est de grande valeur pour les scientifiques Par exemple, récolter des données prend vraiment beaucoup de temps. Vous pouvez rejoindre des communautés de scientifiques citoyens qui collectent des données. Il y a beaucoup de projets en cours à travers le monde qui cherchent des volontaires. Cela peut être aussi simple que d’observer son chien et de partager ses notes sur une base de données en ligne.

Répondre à sa propre question

Passez le pas, conduisez votre propre projet de recherche (avec encadrement). Une possibilité est de suivre un chercheur dans son laboratoire : les experts de votre sujet pourraient être intéressés. Essayez de rendre votre question le plus spécifique possible et peut être d’avoir une idée de comment étudier la question.

Les questions scientifiques ne proviennent pas forcement des laboratoires. Vous pouvez aussi réaliser vos expériences sur le terrain avec l’aide de chercheurs. Comme les lycéens espagnols, vous pouvez faire votre propre projet en prenant partie dans le projet européen qui fait le lien entre citoyens et chercheurs «  les nouveau comanditaires » . Les sujets recouvrent les relations entre l’aide sociale et la sclérose en plaque ou encore le lien entre la tolérance et l’amitié. Si vous êtes enseignant et voulez faire de la recherche en science cognitive dans votre classe, regardez du côté des « savanturiers du cerveau ».

Si vous avez besoin de ressources pour votre expérience, Vous pouvez trouver ce dont vous avez besoins dans les « laboratoires collaboratifs et citoyens », comme la Waag society à Amsterdam ou encore le Coglab au sein de la Paillasse à paris. Ces laboratoires sont ouvert aux citoyens et ont des noms super cools comme : hackerspace, openlab, makerspace ou encore fablab. Ils appartiennent tous aux mouvements do-it-yourself. Certains de ses labo, comme le frysklab et son bus, viennent même jusqu’à votre porte !

Donc, maintenant vous avez quelques idées de comment et où faire de la recherche. La prochaine fois (et j’espère bientôt) que vous aurez une question scientifique, tentez l’aventure, impliquez-vous. N’hésitez plus, faite de la science !

 

PLUS D’INFO

le projet de Molins de Rei

l’article que les étudiants ont publié

Guillaume Sescousse  Mathilde Bonnefond

Dognition.com

brain catalogue

Eyewire

les nouveaux commanditaires

les savanturiers du cerveaus

the waag society

frysklab

article : why question is more important that answer

article : Citizen Science: Can volunteers do real research?

coglab

Vice-Versa : la vie mouvementée d’un cerveau humain

L’équipe de Cogni’Junior comprenant quelques mordus de dessins animés, nous ne résistons pas à l’envie de partager notre impression sur le dernier film de Pixar, Vice-Versa, sorti en salles en France le 17 juin 2015. Nous y découvrons l’intérieur du cerveau de Riley, peuplé de cinq créatures ayant chacune une personnalité typique, correspondant à la joie, la tristesse, la peur, la colère et le dégoût. Alors que Riley, fille unique, vivant avec ses deux parents, doit déménager à San Francisco, la joie, qui était jusqu’alors principalement aux commandes, semble avoir disparue… Parallèlement à l’histoire de Riley, nous suivons donc l’aventure de Joie, perdue dans le cerveau, et souhaitant rejoindre au plus vite les quartiers généraux afin de redonner le sourire à Riley.

 

 

Cinq émotions nécessaires…

Les cinq émotions choisies correspondent pour plusieurs scientifiques à des émotions dites primaires. Bien que leur classification précise et leur caractère universel soient débattus (1), elles seraient présentes dès l’enfance et communes avec les vertébrés supérieurs. Leurs fonctions, dans le film, comme dans la réalité, sont d’aider à interpréter l’environnement, agir, penser, communiquer. Chacune a son importance, malgré ses désavantages. Le dégoût permet ainsi de se protéger contre des substances potentiellement néfastes pour l’organisme, mais il s’avère délétère lorsqu’il s’étend de manière injustifiée aux relations humaines, restreignant la sociabilité. La peur, pour sa part, aide à éviter les dangers mais est parfois paralysante pour agir dans des environnements nouveaux. La colère se manifeste lorsque l’on s’oppose à une situation, ce qui aide à défendre ses valeurs auprès d’autrui. Mais elle pousse à réagir impulsivement et sans tenir compte de tous les aspects de la situation. La tristesse, représentée par un personnage hilarant, permet, par la sensation de manque, de comprendre ce qui nous est cher, ou de faire l’expérience de l’empathie. Cependant, elle peut contraindre au manque d’initiatives et à la dépression. La joie, au contraire, favorise les comportements d’approche.

 

… Mais à garder sous contrôle !

Les émotions permettent de prendre des décisions rapides et intuitives, issues de leurs fonctions évolutives. Ainsi en est-il de la peur ressentie face à un animal dangereux, ou de la joie accompagnant l’acte sexuel. Cependant, en cas de dysfonctionnement, il est nécessaire de les réguler afin de s’adapter au mieux à l’environnement. Par exemple, nous pouvons ressentir une peur intense en apercevant, dans une forêt, une branche ressemblant à un serpent. Mais une fois que nous prenons conscience qu’il s’agit d’une chose inoffensive, nous nous calmons. Dans Vice-Versa, la joie est mobilisée au maximum afin de proposer des solutions créatives aux problèmes, prendre du recul, alimenter l’imagination et l’anticipation positive. Représentée à la manière d’une fée clochette, elle apparaît comme le personnage principal. En réalité, la régulation des émotions est en grande partie assurée par le cortex préfrontal, situé à l’avant du cerveau (sous le front !).

 

Mémoire et coloration des souvenirs

Dans Vice-Versa, chacune des émotions est associée à une couleur, qui teinte les souvenirs, représentés sous la forme d’une boule en verre. La mémoire qui est ici en jeu est la mémoire épisodique (localisée au niveau du lobe temporal), qui permet de stocker et récupérer les souvenirs des événements de notre vie, et le contexte spatial et temporel de leur occurrence. Mais nous disposons aussi d’autres types de mémoire, qui ne sont pas représentés dans le film : la mémoire sémantique, correspondant aux connaissances générales que nous avons sur le monde (par exemple : « Pixar est un studio de production cinématographique ») et la mémoire procédurale, qui nous permet de développer des habiletés motrices, cognitives et verbales s’exprimant dans l’action (par exemple : faire du vélo). Dans le film, la coloration des souvenirs, modifiée selon l’évolution de la personnalité de Riley, leur renforcement et affaiblissement sont des phénomènes illustrant d’une façon très poétique la construction de l’identité.

 

Le sommeil : fermeture des quartiers généraux du cerveau ?

Lorsque Riley dort, nous voyons le cerveau complètement inactif, à l’exception d’une créature qui surveille, sur un écran, la génération des rêves. En réalité, notre cerveau est loin d’être inactif la nuit, et contribue toujours à la formation de la mémoire. C’est pendant le sommeil que certaines connexions cérébrales sont affaiblies ou renforcées : comme nous ne pouvons nous souvenir de tout, le cerveau trie en fonction des besoins. Le sommeil s’avère également très précieux pour consolider les apprentissages, en rejouant ce que l’on a fait en état de veille. Le train de la pensée devrait donc avoir un fonctionnement 24h/24h, quelques soient les revendications des employés !

 

Une infinité de petites créatures dans notre cerveau

On regrettera enfin, dans le dessin animé, l’image courante d’un bonhomme à forme humaine qui appuie sur un bouton pour faire fonctionner le cerveau. Bien que la vulgarisation et le souhait de divertir poussent à créer des personnages aux formes humaines (Mimi n’est pas exemptée), cela nous confronte à un problème logique dit « de régression à l’infini » : les petites créatures dont nous suivons les tribulations ayant également leurs propres émotions, qui appuie sur leurs boutons ? En fait, il s’agit du cas, classique en sciences cognitives, de l’homonculus, un « petit homme » (comme l’étymologie l’indique) qui régirait le fonctionnement du cerveau mais dont le propre fonctionnement reste à expliquer ! Les réalisateurs n’ont pas souhaité illustrer les vraies cellules et constituants peuplant le cerveau. Vous pouvez découvrir les neurones et cellules gliales dans notre conte « Mimi la microglie ».

 

Malgré ces quelques critiques d’ordre scientifique (plus ou moins justifiées dans la mesure où le dessin animé de Pixar ne semble pas avoir pour vocation d’être un documentaire), nous vous recommandons chaudement ce film vivant, plein d’humour et visuellement très agréable. Après Big Héro, on ne peut que noter la volonté des studios d’animations de s’ouvrir vers ce vaste domaine des sciences cognitives et d’ancrer un peu plus celui-ci dans le quotidien des jeunes. En espérant avoir vos commentaires =)

 

 

(1) Certains auteurs ajoutent par exemple la suprise (Ekman, Plutchik), d’autres parlent de satisfaction et non de joie (Kempler), ou de mépris à la place du dégoût (Izard). Le débat repose sur la définition précise des émotions primaires et de leur distinction par rapport aux émotions secondaires. Pour certains auteurs (tel que Plutchik), ces dernières seraient composées de deux émotions primaires (par exemple, la tristesse et la surprise formeraient la déception). Pour d’autres (Oatley et Johnson-Laird), elles correspondent à l’association d’une émotion primaire et d’une représentation. Ainsi, la classification du mépris peut être discutée car ce ressenti implique l’application d’un jugement de valeur. Vous pouvez consulter ces pages pour plus d’informations.

 

Vous trouverez également l’avis de deux chercheurs ici et . Nous vous recommandons enfin la lecture de cet excellent article.

Références du conte “les aventures de Mimi”/neurobiologie

L’histoire de Mimi la microglie offre une vision générale de l’univers cérébral, et permet d’aborder plus spécifiquement le rôle des glies.

Nous vous proposons ici plusieurs ressources scientifiques qui nous ont servi pour créer ce conte. Cette liste non exhaustive offre l’opportunité d’approfondir le sujet (pour répondre, par exemple, aux questions des petits curieux) et de voir les formes réelles des cellules que les dessins ne peuvent que partiellement exprimer. Retrouvez plus de références dans notre magazine :

View my Flipboard Magazine.

Le cerveau en images…

Neurone dopaminergique

> L’INSERM possède une riche banque d’images sur le cerveau, obtenues à l’aide de multiples méthodes d’imagerie cérébrale.

Un dossier porte spécifiquement sur les neurones. Un autre contient plus spécifiquement des clichés de cellules gliales (astrocytes, épendymocytes et oligodendrocytes). On regrettera cependant le manque de représentation des microglies !

> Universcience (composé de la Cité des Sciences et de l’Industrie et du Palais de la Découverte) propose une vidéo courte et ludique sur les cellules gliales

> Le Temps des Neurones, de Jean-François Ternay, docteur en Histoire et Philosophie des Sciences, est un film de 15 min montrant de manière accélérée le fonctionnement des différentes cellules du cerveau.

> La traditionnelle émission “C’est pas sorcier – Le Cerveau 1” explique le fonctionnement du cerveau et les différentes techniques d’imagerie cérébrale. Le second volet C’est pas sorcier – Le Cerveau 2″ approfondi des sujets plus spécifiques : l’apprentissage du langage, les mécanismes cérébraux sous-jacents à la lecture et à la prononciation de mots, la dyslexie, les différents types de mémoire, la maladie d’Alzheimer, et la question de la définition de l’intelligence.

> La toute aussi mythique émission “Il était une fois la vie” contient un épisode sur le cerveau (Episode 9, Partie 1 & Partie 2) et sur les neurones (Episode 10, Partie 1 & Partie 2). Cette approche nous semble cependant mériter une critique approfondie.

 

Articles journalistiques / Articles grand public

> Cet article de Libération, bien que datant de 1995, est précis et accessible et présente l’importance des cellules gliales dans le fonctionnement cérébral, et en particulier la communication astrocytaire.

> Cette publication l’Express explique les fonctions des 4 types de cellules gliales (microglies, astrocytes, oligodendrocytes et épendymocytes). Le vocabulaire est un peu technique.

> Ce court texte reprend différentes fonctions des microglies vues au travers du conte de Mimi.

> Cet article s’interroge sur la proportion de neurones et de cellules gliales dans le cerveau, et sur les différentes méthodes permettant de le calculer. On y apprend notamment que le ratio dépend de l’espèce et de la zone cérébrale étudiée. Ainsi, dans le cortex humain, il pourrait y avoir 3.76 cellules gliales pour 1 neurone mais, dans le cervelet, 4.3 neurones pour 1 cellule gliale.

> Enfin, l’incontournable site Internet de l’Université canadienne Mc Gill dédié au cerveau propose plusieurs niveaux d’explication pour une grande diversité de concepts et thématiques.

 

Articles scientifiques 

> Audinat, E. & Arnoux, I. (2014). La microglie : des cellules immunitaires qui sculptent et contrôlent les synapses neuronales. Médecine/Sciences, 30(2), 153-159.

Ce court article, en français, aborde les différents rôles des microglies et leurs modes de communication avec les neurones et astrocytes. Il explique ainsi comment microglies et astrocytes contribuent à la régulation synaptique.

> Allen, N. J., & Barres, B. A. (2009). Neuroscience: glia—more than just brain glue. Nature, 457(7230), 675-677. 

Cet article très abordable porte sur les fonctions des différentes cellules gliales.

> Kettenmann, H., Kirchhoff, F., & Verkhratsky, A. (2013). Microglia: new roles for the synaptic stripper. Neuron, 77(1), 10-18.

Ce papier passionnant et relativement accessible rend compte du rôle des microglies dans l’établissement des réseaux de neurones au cours du développement, mais aussi lors de la neurogenèse adulte ou du vieillissement.

> Aguzzi, A., Barres, B. A., & Bennett, M. L. (2013). Microglia: scapegoat, saboteur, or something else?. Science, 339(6116), 156-161.

Ce papier, plus technique, explique le fonctionnement immunitaire des micrgolies.

> Giuditta, A., Chun, J. T., Eyman, M., Cefaliello, C., Bruno, A. P., & Crispino, M. (2008). Local gene expression in axons and nerve endings: the glia-neuron unit. Physiological reviews, 88(2), 515-555.

Enfin, cet article traite de l’importance du rôle des astrocytes dans la communication synaptique et de la notion de synapse tripartite (contenant deux neurones et un pied astrocytaire).

 

Livres

Le Grand Larousse du Cerveau est une encyclopédie très accessible (tant au niveau de son prix que de son contenu). Elle contient de nombreux clichés et schémas du cerveau, explique les fonctions de ses différentes structures et offre de bonnes bases sur des thèmes aussi variés que la mémoire, le langage, les émotions, l’apprentissage, et bien d’autres !