Roselyne CHAUVIN

Formation Neuroeducation en Polynesie Française

En Mai 2024, l’équipe de Cogni’Junior a pu donner une série d’ateliers sur les fonctions executives et seconder les ateliers sur les émotions lors de 3 jours de formation sur la neuroéducation. Les activités étaient basés sur les outils du kit OCEANA. Une douzaine de classe a pu venir participer à ces ateliers ainsi qu’à un escape game sur le cerveau et le stand de l’USEP sur le sommeil nutrition et acitvité physique. Des classes de tous âges et tous millieux.

Cela s’est déroulée à la DGEE (direction générale de l’éducation et de l »enseignement) à Pirae:

Ce fut l’occassion de créer un nouveau support d’explication récapitulatif sur les fonctions éxecutives: une carte mentale entre les concepts présentés dans le kit OCEANA.

 

Dans une magnifique salle décorée par les dessins et oeuvres d’art neurones des enfants des écoles participant au programme neuroéducation et utilisant la malle cortex distribuée par l’équipe de Marie Goetz-Georges, les élèves ont put découvrir que le cerveau et très puissant mais qu’on peut l’aider dans ces petites limitations:

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce fut aussi l’occasion de donner une conference pour les jeunes du CJA (centre des jeunes adolescents) de Fare Ute, sur l’addiction et le cerveau. Un évènement riche d’information où nous avons abordé les différents agents addictifs (legale ou non, sans oublier le telephone), les effets sur le cerveau et pourquoi cela crée de l’addiction, pourquoi c’est difficile d’arrêter et pleins d’autre chose. Il y a eu pleins de questions et surtout la naissance de l’idée d’ajouter un chapitre dans le kit OCEANA lycée sur cette thematique: c’est en effet un moyen tangible de parler des machanismes de l’apprentissage, des fonctions executives, des emotions …

Forum des Sciences Cognitives 2024

 Cogni’Junior au Forum des Sciences Cognitives 2024 : Des activités ludiques et éducatives pour les enfants !

Cette année, l’équipe de Cogni’Junior a pu être présente sur 3 FSC: Nice, Lyon et Paris

  • Le 16 mars, Caroline Saunier a presentée nos activités à la toute première édition du FSC de Nice. Ce FSC est organisé par Cog d’Azur, nouvellement member de la Fresco, notre fédération.
  • Le 9 mars à Lyon, Camille Roullet a présentée nos activités qui rentraient parfaitement dans le theme « memoire et apprentissage » de l’évènement. (voir en dessous pour revoir les conferences)
  • Le 28 avril, à l’Université Paris Cité, sur le thème « Aux frontières du réel : réalité perçue, imaginée, virtuelle », encore une grande edition (23ème) du Forum des Sciences Cognitives de Paris. Diane San Mine, Isabelle Mallet et Marie Therese Sartoris-Rousselle ont animé des lectures de contes.

L’association Cogni’Junior a animé des journées passionnantes et enrichissantes pour les enfants présents lors des Forum des Sciences Cognitives. Le stand de l’association permettait de découvrir nos différentes activités, nos peluches de neurones faites par Emotions Synesthètes, ainsi que le puzzle du cerveau.

Nous avons pu faire la lecture des contes :

  • Foxy et Pomette, le renard hyperactif et la chevrette distraite’ sur le Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDA-H)
  • Epi, le petit hérisson autiste’ sur les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA)

En parallèle, une variété d’activités ludiques étaient proposées pour divertir et stimuler les participants au Forum. Les enfants et adultes ont eu l’opportunité de s’immerger dans un memory sur les fonctions cognitives. De plus, le jeu de cartes des 7 familles (faisant parti de notre kit OCEANA Maternelle), avec une version centrée sur les émotions (famille colère, tristesse, joie et peur) a offert aux enfants une manière ludique d’explorer et de comprendre les nuances des sentiments.

Un autre jeu, appelé « Bon de commande », a été particulièrement apprécié pour son aspect éducatif. Les enfants, et même des adultes, ont été mis au défi de travailler leur mémoire de travail en retenant une liste de courses et en sélectionnant les bons objets sur la table. Cette activité interactive a permis aux enfants de développer leurs compétences de mémoire et de concentration de manière amusante et engageante.

L’ambiance conviviale et dynamique de l’événement a contribué à créer une expérience mémorable pour tous les participants, qu’ils soient enfants ou adultes. Cette journée a été une belle occasion pour les jeunes de découvrir les sciences cognitives d’une manière ludique et éducative, tout en s’amusant et en apprenant ! L’association remercie tous et toutes qui sont passés par notre stand et notre salle d’activités, et qui ont permis cette belle journée de se réaliser.

 

Envie de revoir le conférences du FSC de lyon ?

CogniForum 2023

Le CogniForum 2023 se déroulera du 9 au 20 octobre 2023. Vous y retrouverez Camille et Sarah pour deux ateliers:

 “Fonctionnement exécutif du jeune enfant : travailler la flexibilité en classe” par Camille Roullet (atelier 3)

Ingénieure d’études au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, travaillant actuellement sur les difficultés d’apprentissage de la géométrie chez les enfants dyspraxiques. Master de Sciences Cognitives. Secrétaire de l’association Cogni’Junior qui a pour but de vulgariser des connaissances issues des recherches en Sciences Cognitives pour en donner l’accès aux élèves par la création de matériel pédagogique.

Mercredi 11 octobre
18h30 – 19h30

Les fonctions exécutives se développent lors des années d’école maternelle et au delà. Elles soutiennent les apprentissages scolaires et les relations sociales. La flexibilité est l’une des fonctions exécutives de base nous permettant de nous adapter à notre environnement. Être flexible, c’est comprendre qu’il peut exister plusieurs solutions à un problème et que d’autres peuvent avoir des points de vue différents.
L’association Cogni’Junior a travaillé cette année sur l’adaptation de son kit pédagogique OCEANA pour le Cycle 1.
Au cours de cet atelier, une présentation du matériel utilisable en classe vous sera proposée.
“Inégalités de niveau à la fin de l’école primaire, pourquoi ? ” par Sarah Le Diagon
Titulaire du Master de « Neurosciences fondamentales et cliniques » de l’Université Lyon 1. En 2ème année de thèse en sciences cognitives au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon sur le développement des compétences en mathématiques et en lecture entre la maternelle et la fin de l’école primaire.
Mardi 17 octobre
18h30 – 19h30
Mercredi 18 octobre
18h30 – 19h30
25% des élèves de CM2 ont des difficultés importantes en mathématiques et seulement 50% des élèves qui entrent en 6ème ont un niveau satisfaisant en lecture.

Pour quelles raisons certains enfants réussissent très bien en mathématiques et en lecture à la fin de l’école primaire, pendant que d’autres se heurtent à de grandes difficultés sans trouble d’apprentissage particulier ? De nombreuses études ont montré que ces difficultés remonteraient notamment aux premiers apprentissages et seraient même prédictives des difficultés ultérieures.
Au cours de cet atelier nous explorerons les hypothèses proposées pour expliquer ce phénomène et les pistes d’autres mécanismes étudiés actuellement par la recherche en sciences cognitives.

CogniForum 2022

En 2022, nous avons participé au CogniForum avec deux ateliers proposées par :

  • Camille Roullet :
    Etudiante en Master de Sciences Cognitives, Secrétaire de l’association Cogni’Junior qui a pour but de vulgariser des connaissances issues des recherches en Sciences Cognitives pour en donner l’accès aux élèves par la création de matériel pédagogique.
  • Adeline Lucchesi:
    Titulaire d’un master en sciences cognitives, Enseignante Montessori bilingue anglais formée auprès des 3-6 ans et actuellement observatrice auprès des 6-12 ans. Membre de plusieurs associations liées à l’enseignement et/ou aux sciences cognitives, dont  l’AFSC, Cogni’Junior et le mentorat être Prof de SynLab. Ambassadrice Argumentum (jeu de cartes original qui aborde l’esprit critique  et la rhétorique via l’enseignement ludique d’arguments fallacieux)

 

Nous avons présenté un atelier intitulé “OCEANA : un kit pédagogique clés en main pour enseigner aux élèves comment leur cerveau apprend” durant lequel nous avons pu présenter le fonctionnement de notre kit ainsi que le matériel. Un atelier qui a affiché complet

« Depuis 2021, une version optimisée du  kit OCEANA (Optimisation des Capacités d’Ecoute et d’Apprentissage par les Neurosciences Appliquées) qui permet aux enseignants de former les élèves à leur fonctionnement cognitif a étè mis à disposition par l’association Cogni’Junior
Au cours de cet atelier, nous présenterons le contenu et l’utilisation du kit. Pensé pour être utilisable sans formation initiale, grâce à un guide pédagogique détaillé et des séances clés en main, il est composé de 6 chapitres (Neurobiologie, Mémoire, Attention, Emotion, Stress et Fonctions Exécutives) répartis en 17 séances d’environ une heure comprenant du matériel ludique (jeux, contes, exercices pratiques…). Les outils ont été validés par la recherche
Vous aurez l’occasion de tester le matériel proposé. »

 

Un second atelier a été proposé sur le thème : Pédagogie Montessori et sciences cognitives

« Dans cet atelier, seront rappelées les spécificités de l’enseignement Montessori. Nous verrons également dans quelle mesure cette pédagogie est en cohérence avec ce que l’on sait du fonctionnement du cerveau qui apprend. »

 

Tout le programme ici : https://view.genial.ly/627ac4dc9b3244001139c937/interactive-content-cogniforum2022

Forum des Sciences Cognitives 2023

Cogni’Junior était présent aux Forums de Sciences Cognitives de Lyon et Paris cette année !

À l’occasion de la 22ème édition de Paris, Camille a lu la BD “Mimi la Microclogie” aux enfants présents. Les nombreux espaces de la Cité des Sciences ont également permis aux enfants de dessiner et réaliser des coloriages participatifs dans de grands cerveaux.

Cogni’Junior tenait également un stand lors d’un 2ème FSC, à Lyon, pour y présenter le projet OCEANA qui a attiré nombre de curieux·ses avides de découvrir les BDs du projet. Cela a généré beaucoup d’interactions et des questions tant sur ce projet que sur les contes de l’écriture inclusive.

Notons la présence d’un de nos membres : Christophe Rodo au forum des sciences cognitives de Marseille avec son initiative la tête dans le cerveau Les détails ici 

Le FSC de Paris a aussi été l’occassion de fêter les 20 ans de la fresco, notre fédération, et nos 10ans avec ceux du Coglab. L’occassion de revenir sur ces belles aventures qui se sont déroulé en parallele, avec une petite rencontre entre membres le soir précédent le FSC de Paris.

Mais surtout retrouvez tous les détails de la série de FSC de 2023 sur le site de la fresco, notre fédération et retournez-y au printemps 2024 pour les détails des FSC à venir. https://federationfresco.fr/les-forums-des-sciences-cognitives/

Forum des Sciences Cognivites 2022

 

Après 2 ans de pause, le Forum des Sciences Cognitives a fait son grand retour en présentiel cette année avec non pas 1 mais 7 éditions ! Les villes de Nancy, Marseille, Bordeaux , Lille, Lyon, Toulouse  et bien-sûr Paris pour la 21ème édition à la Cité des Sciences ont accueilli l’univers des Sciences Cognitives le temps d’une journée. Bien entendu, Cogni’Junior était présent !

(les details https://federationfresco.fr/les-forums-des-sciences-cognitives/ )

Nous avons pu faire des démonstrations de l’utilisation de notre matériel sur nos stands de Bordeaux, Lyon et Paris devant un public très intéressé. Nous avons également eu la chance de présenter le projet OCEANA lors d’une intervention à Paris.

Les thèmes de cette année étaient variés : à Bordeaux, l’association Ascoergo nous a amené aux limites de notre cerveau ; à Lyon, Estigma nous a apporté de nouvelles connaissances en Sciences Cognitives sur nos activités quotidiennes et à Paris, Cognivence nous a dévoilé les commandes de notre sensibilité.

Sur nos stands petits et grands venaient s’interroger tout en jouant ! A Paris, nous avons eu la chance d’accueillir de nombreux enfants (certainement attirés par les peluches d’Emotions Synesthètes juste à côté de nous !!) qui se sont révélés très intéressés pour découvrir ce qu’il se passait dans leur tête.

Nous remercions très chaleureusement tous les bénévoles pour leur implication dans l’organisation de ces évènements qui, une fois encore ont été une belle réussite et l’occasion de belles rencontres.

 

Autrice: Camille Roullet

Forum des sciences cognitives 2019

Le thème du FSC 2019 était au coeur des problématiques et des actions de Cogni’Junior Du neurone à la connaissance : voyage au cœur de l’apprentissage

Organisé par l’association Cognivence( association des étudiants et jeunes chercheurs en sciences cognitives)

Peut-on apprendre en regardant la télévision ? Existe-t-il plusieurs styles d’apprentissage ? C’est ce genre de questions qui sera abordé lors du 18e Forum des Sciences Cognitives, qui se tiendra le 31 mars 2019 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.

Organisé par les étudiants de Cognivence – l’association des étudiants et jeunes chercheurs en sciences cognitives d’Ile-de-France, implantée à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm – cet événement n’a cessé de grandir depuis sa création, jusqu’à devenir le plus important de France dans le domaine. En 2018, l’initiative a même été récompensée par la médaille d’honneur de la ville de Paris

Ce sont près de 6000 visiteurs qui sont attendus cette année pour assister à la quinzaine de conférences et à la trentaine d’ateliers prévus ! Destiné aussi bien aux spécialistes qu’aux curieux, aux familles, aux étudiants et aux enseignants, cet événement grand public permet de découvrir tous les aspects des sciences cognitives.

Le Forum est l’occasion de rencontrer des chercheurs en biologie, psychologie, linguistique mais aussi des mathématiciens, philosophes, économistes et bien d’autres encore. Ensemble, ils s’efforcent de comprendre le « pourquoi » de nos comportements, de leurs basescérébrales et comment appliquer ces connaissances, de la société civile à l’hôpital, du laboratoire à la salle de classe.

Cette année Cogni’Junior a donné une conférence et a tenu un espace de jeux / découverte. Nous avons même mis en place deux sessions de thêatre de marionnette pour essayez nos contes « l’école pour tous », un succès.

Retour sur l’assemblée constituante

 

Comme présentée au travers des outils de communication de Cogni’Junior, l’assemblée générale constituante s’est tenue le 30 septembre 2017, de 16h à 18h. Une partie de l’équipe s’est réunie au CRI, 21ème étage de la Tour Montparnasse, alors que le reste des convives s’est connecté via skype. Au total, douze personnes ont participé à cette première réunion officielle.

 

Après les premiers 3 mois d’activité et de mise en place des détails administratifs, il est temps de vous annoncer officiellement le déroulement et le résultat de cette séance exceptionnelle:

Après vingt minutes de tour de table qui ont permises de faire connaissance des personnes intéressées pour rejoindre Cogni’junior, nous sommes rentrées dans le vif du sujet. Roselyne a mis en oeuvre sa présentation de l’association à travers l’historique de Cogni’Junior, les 3 types d’activités (matériel de vulgarisation, interventions et projets), mais aussi la présentation de l’équipe et des partenaires puis les rôles, outils et ressources proposés. Nous avons évoqué les textes officiels ainsi que la chaine youtube en projet d’Alicia et Heloise.

Puis quarante minutes plus tard, nous avons procédé aux élections du conseil d’administration et des membres du bureau. Les voicis élus tous à l’unanimité ci-dessous :

Poste de Président·e : Roselyne Chauvin
Trésorier·e : Caroline Saunier
Secrétaire : Adeline Lucchesi
Vice Président·e : Jessica Massonié
Vice Trésori·er·ère : Isabelle Mallet
Vice Secrétaire : Romain Rouyer

A ces membres s’ajoutent Christophe RODO et Samira Mansouria CHAKIR EL BOUBAKRI pour former le conseil d’administration.
Nous avons ensuite passé une trentaine de minutes à évoquer les prochaines actualités, les postes à responsabilités au sein des projets actuellement en cours ou à venir et enfin les prochaines étapes de la création d’un point de vue administratif puis en matière de trésorerie, de communication et de formation.
La séance a été levée à 18 heures dans la joie et la bonne humeur, horaire initialement prévu ! Super efficace la nouvelle cogni’junior team 😉

La première réunion officielle du conseil d’administration a eu lieu le 28 janvier de 19h à 21h par skype. Nous y avons validé les deux autres documents administratifs accompagnants les statuts de l’association : le règlement intérieur et la charte.

 

Vous pouvez les retrouvez sur notre pages “à propos”

 

Durant cette réunion, nous avons évoqué un grand nombre de sujets !

Tout d’abord les projets en cours :

  • Oceana: Le développement de la version étendue du kit d’enseignement des neurosciences comprenant plus d’activités pratiques avance à bon train. Nous visons une sortie au printemps. Les partenariats internationaux et académiques se multiplient. Nous vous laissons découvrir le nouveau site internet dédié à ce gros projet.  
  • Ecole inclusive: les illustrations des deux premiers contes de la série avancent. Une sortie courant printemps est à envisager!

 

Grâce à ce passage en association, nous nous organisons. On ré-organise l’espace numérique de travail et on prépare un espace de ressources plus pérennes pour vous partager nos créations. Cela prend un peu de temps …

Vous pouvez les retrouvez sur notre pages “à propos”

Durant cette réunion, nous avons évoqué un grand nombre de sujets !
Tout d’abord les projets en cours :
Oceana: Le développement de la version étendue du kit d’enseignement des neurosciences comprenant plus d’activités pratiques avance à bon train. Nous visons une sortie au printemps. Les partenariats internationaux et académiques se multiplient. Nous vous laissons découvrir le nouveau site internet dédié à ce gros projet.
Ecole inclusive: les illustrations des deux premiers contes de la série avancent. Une sortie courant printemps est à envisager!

Grâce à ce passage en association, nous nous organisons. On ré-organise l’espace numérique de travail et on prépare un espace de ressources plus pérennes pour vous partager nos créations. Cela prend un peu de temps …

Les questions d’Adeline : Caroline et le lien entre Ecole et Laboratoire

Caroline Saunier

Adeline, toi qui as un master recherche en sciences cognitives, à ton avis pourquoi les connaissances sur le cerveau ne parviennent-elles pas jusqu’aux enseignants ?

Adeline Lucchesi

Difficile à dire Caroline, j’ai bien un humble avis après un petit temps de réflexion, mais évidemment c’est à prendre avec des pincettes.

C.S.

Je suis enseignante depuis deux ans, j’ai découvert les sciences cognitives par nécessité, (aparté : comment aurais-je pu enseigner à mes élèves sans comprendre comment leur « machine » fonctionne ?). Mais alors comment trouver les bonnes informations ? Ce mot NEUROSCIENCE, il est mis à toutes les sauces ! Et puis, il me semble que les bienfaits de ces apprentissages ne sont plus à prouver, non ?

A.L.

Tout à fait, Caroline, tu soulèves là, deux problèmes majeurs. Le premier c’est le pouvoir des médias et des maisons d’édition qui n’hésitent pas à afficher des recettes miracles pour faire vendre. Les neurosciences apparaissent alors comme la solution à tous les maux de l’école. Bruno Della Chiesa d’Harvard a déjà publié de nombreuses mises en garde à ce sujet car cette surmédiatisation des neurosciences alimente un deuxième problème qui est celui de la création de neuromythes ! Une mauvaise vulgarisation ou des données mal interprétées ou non validées par la communauté scientifique mais pourtant présentées au grand public comme l’ayant été se diffusent comme une trainée de poudre.

C.S.

Mais alors les chercheurs dans tout cela, n’ont-ils pas un rôle actuel un peu différent qu’auparavant ? Une plus grande responsabilité peut-être ? Il semblerait qu’il y ait toujours eu une sorte de méfiance interdisciplinaire entre les sciences cognitives (perçues comme s’intéressant à réduire un apprenant à un simple cerveau) et les sciences de l’éducation (vues comme regorgeant de didacticiens aux grandes convictions sans aucunes preuves scientifiques). Est-ce toujours d’actualité ?

A.L.

Oui bien sûr, et puis chacun y va de ses opinions puisque chacun a gardé enfoui quelque part un souvenir d’élève (sûrement biaisé par sa mémoire, d’ailleurs). C’est normal, mais est-ce que ça aide à prendre « la bonne décision » ? Et puis du coup: Comment identifier la « bonne décision », quels critères lui donner ? Sur des sujets si difficiles car multifactoriels, il peut difficilement y avoir une lecture univoque de la réalité donc on a intérêt à travailler ensemble pour enrichir notre compréhension de cet objet d’étude complexe. Gardons à l’esprit que : « la science ne peut et ne devrait jamais nous dicter notre conduite d’éducateurs, de citoyens et d’êtres humains ». Pas étonnant (mais probablement rassurant) qu’on se dirige de plus en plus vers « une éthique de la communication en neuroscience ».

C.S.

Je comprends l’idée de lecture univoque et cela me fait penser à Edgar Morin qui introduit la pensée complexe en parlant de ce qu’il a appelé le « paradigme de simplification » que Descartes a lui-même déjà évoqué lorsqu’il explique que l’homme a disjoint « le sujet pensant » et « la chose étendue ». Il explique que cela a sans doute permis de grands progrès dans la recherche scientifique de par l’hyperspécialisation. Il en va de même dans la pensée philosophique. Mais cette « disjonction » rend ainsi plus rare la communication entre les deux univers.

A.L.

Edgar Morin parle également d’une « intelligence aveugle qui détruit les ensembles et les totalités ».

C.S.

Pourtant il faut bien que certaines choses changent ! Car comme nous le disent Lanoë, Lubin et Rossi suite à leur expérimentation, lorsque les enfants comprennent comment fonctionne leur cerveau, ils apprennent mieux. Ceci est un fait et n’est plus à prouver.

A.L.

Complètement, et tu as raison ; l’école a besoin d’évoluer à la lumière de ces découvertes mais de nombreux freins sont encore à lever notamment celui que nous explique Stanislas Dehaene avec son expérimentation sur la lecture et les conclusions suivantes : « Notre conclusion sera donc très simple : la science de la lecture est solide ; les principes pédagogiques qui en découlent sont aujourd’hui bien connus ; seule leur mise en application dans les classes demande encore un effort important ».

C.S.

Mais alors tu veux dire par là que la théorie n’est pas
toujours reproductible en pratique ? Tu ne crois pas que cela vienne du fait qu’en laboratoire on parvient à maîtriser presque tous les paramètres, ce qui n’est pas le cas dans la réalité du terrain, surtout en travaillant avec « de l’Humain » ?!

A.L.

C’est plus complexe que cela… Idéalement, et c’est un peu le parti-pris de Cogni’Junior, si les scientifiques vulgarisent directement leurs travaux et découvertes on peut peut-être réduire les dérives de simplifications hazardeuses. On doit changer de manière de penser, accepter d’être déstabilisé, de faire face à certaines dissonances cognitives. Avoir une attitude réflexive et critique face aux informations. Travailler en équipe peut y aider (mais attention à la pression sociale, biais de désirabilité et de conformité…). En tout cas je pense que notre pensée évolue plus facilement dans la collaboration. On s’en rend compte tous les jours chez Cogni’junior, non ? Bien que cela reste anecdotique !

C.S.

Oui c’est bien vrai, mais tout de même n’y a-t-il pas quelque chose qui pourrait être fait au niveau de la formation initiale ? Il est difficile de juger du contenu d’un master mais le MEEF (métier de l’enseignement, de l’éducation et de la formation) ne m’a pas apporté beaucoup d’outils pratiques pour enseigner dans ma classe pour la première fois. En Suisse la formation dans les hautes écoles pédagogiques dure jusqu’à cinq années pour pouvoir devenir enseignant. Et les enseignants du secondaire sont obligés d’enseigner plusieurs disciplines (jusqu’à cinq). Cela me paraît tout de même plus cohérent.

A.L.

Effectivement il y aurait à dire et à faire sur le sujet, je pense avant tout que l’apprentissage du travail en équipe devrait être une priorité. La collaboration entre pairs permettrait de sortir de cette sorte d’immobilisme. Mais aussi cultiver l’approche scientifique (esprit critique et attitude réflexive). La théorie ne doit pas être martelée comme étant la vérité. Elle permet juste de prendre de la hauteur pour mieux analyser le terrain, se trouver sur les épaules du géant en quelque sorte. Accepter aussi l’idée qu’être enseignant signifie beaucoup de choses mais pas exactement « la maîtrise » d’un savoir ou d’une pratique.

C.S.

Oui mais alors les chercheurs dans tout cela ?

A.L.

Et bien ils ont aussi leur part de responsabilité. En imaginant une collaboration entre enseignants et chercheurs, le laboratoire ne doit pas être la toute-puissance. La Recherche-Action ou les Labschools sont un bel exemple de collaboration. Les deux entités, classe et laboratire, sont mis sur un pied d’égalité et elles communiquent librement sans qu’une ait plus de poids que l’autre. Il est nécessaire d’instaurer un dialogue et des allers-retours permanents pour réajuster. C’est ainsi que l’on peut avancer.

C.S.

Donc si je comprends bien le fil de notre discussion (qui fait avancer notre réflexion) la question de départ sous-entend que l’information sur le cerveau ne va pas sans embûche du laboratoire universitaire à l’école mais alors qu’en est-il de l’information dans l’autre sens ? L’expertise de terrain de l’enseignant aux chercheurs ? Nous avons des intuitions à force de pratiquer et nous pouvons émettre quelques hypothèses. Mais celles-ci sont-elles vraiment entendues par les labos ? On parle de pratique « evidence-based », est-ce la solution ?

A.L.

Oui on y vient mais pas seulement. Il me semble qu’il faudrait repenser les interactions. Pour cela il faudrait peut-être une entité intermédiaire ou un espace/temps d’intelligence collective qui soit défini et où l’on pourrait utiliser des sources fiables et croiser les regards et les réflexions sans apporter de recette miracle ou artificielle.

C.S.

Je vois ce que tu veux dire, d’un côté un public plus mature, plus conscient, plus sceptique et de l’autre une source d’information plus juste, facilement accessible mais surtout plus « pure » car dénuée de tout aspect mercantile.

A.L.

Oui et on peut dire qu’une réalité est déjà en marche avec de nouveaux acteurs de terrains qui vont de plus en plus vers une relation horizontale où chaque entité apporte sa pierre à l’édifice, son expertise et contribue non seulement à changer le monde de l’éducation mais la façon dont on l’étudie aussi : Cogni’Junior, OCEANA Cognilearner kit, Synlab, CRI, labschool network, …D’ailleurs notre coopération au sein de Cogni’junior fonctionne complètement dans cet esprit puisqu’enseignants et chercheurs sont égaux, leurs questionnements et apports respectifs pris avec autant de sérieux, et toutes nos contributions sont téléchargeables et accessibles gratuitement.

C.S.

Wouah, ça sonne tellement idéaliste cette réalité. Pourtant c’est possible. Alors finalement le fait que les connaissances sur le cerveau rencontrent certaines résistances dans le monde de l’éducation, c’est l’affaire de tous ?

A.L.

Si je dois donner mon point de vue personnel, je pense que oui. Nous sommes tous concernés. Comme le dit Toscani nous devons « combattre la sur-simplification des contenus scientifiques par une attitude réflexive et, surtout, par une étude épistémologique destinée à déterminer l’origine, la logique, la valeur et la portée des contenus de ces connaissances neuroscientifiques. ». L’on doit cependant, c’est mon avis, s’engager dans plus de discussion pour parvenir à se rapprocher d’une société telle que décrite dans cet article, ou ni politiciens, ni formateurs, ni scientifiques ne doivent se rendre complices activement ou passivement, des marchands d’idées fausses. L’heure de la consommation de la connaissance est finie, place à une co-construction des savoirs, dans une démarche sceptique, d’écoute et d’échange bienveillants.

C.S.

– Ca sonne un peu révolutionnaire cette dernière phrase, mais je suis d’accord avec toi et je souhaite reprendre un passage d’Edgar Morin qui me semble permettre de conclure et en même temps d’ouvrir parfaitement cette réflexion : « la difficulté de la pensée complexe est qu’elle doit affronter le fouillis (le jeu infini des inter-rétroactions), la solidarité des phénomènes entre eux, le brouillard, l’incertitude, la contradiction. Mais nous pouvons élaborer quelques-uns des outils conceptuels, quelques-uns des principes pour cette aventure, et nous pouvons entrevoir le visage du nouveau paradigme de complexité qui devrait émerger. » (Morin, 1990, p. 22)

 

Alors, en route pour l’aventure !
Adeline Lucchesi et Caroline Saunier pour le Synlab, Nipédu et Cogni’junior.

Reference bibliographiques et sitographiques
Morin, E. (1990). Introduction à la pensée complexe. Paris: ESF Editeur.
‘Neurosciences et éducation : la bataille des cerveaux.’ (n.d.). Retrieved December 30, 2016, from here
Découvrir son cerveau pour mieux apprendre (PDF Download Available). (n.d.). Retrieved December 30, 2016, from here
La « neuro-éducation » dans les médias : ne soyons pas dupes ! (n.d.). Retrieved December 30, 2016, from here
Innovation in Education: Bridging the Gap between the Lab and Careers in Life Science Companies. (n.d.). Retrieved December 30, 2016, from here

Fête de la science à Lille – 2017

Cette année encore, nous étions à la Fête de la Science Lilloise, du 4 au 8 octobre, à la gare Saint Sauveur. Une très belle édition sur le thème du voyage. Nous avons proposé un voyage au coeur des maladies neurodégénératives et vasculaires. Et pour cette occasion, Héloïse et Alicia (de Émotions Synesthètes) avait préparé un nouvel épisode de la série MTTVC (Même-Toi-Tu-Vas-Comprendre) sur le thème de la sclérose en plaque.

Nous avons également créé un jeu sur les risques vasculaires qui enseignent les bonnes habitudes à prendre et les mauvaises habitudes à éviter et bien plus pour garder des vaisseaux en bonne santé. Bref, évitons les AVC en jouant à un jeu apparenté à la bonne paye.

Jeu de plateau – les risques cardio-vasculaires